Avant de plonger

Publié le par hypos

Je me suis réveillée avec l'envie d'écrire ici et de me réfugier dans l'antre clair-obscur d'hypogée. Depuis plus de dix jours je vis dans le fracas de l'actualité, j'en ai la tête qui tourne et l'épuisement n'est pas loin. L'esprit en surchauffe, je ne parviens plus à traiter l'information, ni à contenir mon exaspération, ni à canaliser mon énergie vers un seul objet. Je suis sur vingt projets à la fois. Je n 'ai tout simplement plus assez de temps.

Je suis restée des heures entières devant l'écran à dévorer du texte et à régurgiter du billet courroucé. Les enfants sont en vacances. Les deux aînés sont partis. Les deux autres ont traîné autour de moi ou sont restés vautrés devant la télé à se gaver de biscuits et de yaourts. En vérité, je ne sais pas ce qu'ils ont fait. Je pense que j'ai du échanger avec eux une dizaine de mots par jour. Au mieux.
Le petit est parti chez son père hier soir. J'en suis soulagée. Lui aussi je crois.



Maintenant, je pense au Grand Bleu. J'ai l'impression d'être ce plongeur qui va filer en apnée vers les profondeurs, qui se concentre avant de sauter, qui se déploie et se ramasse dans un double mouvement contraire. Je prends mon souffle, j'inspire de l'oxygène, je propulse les forces qu'il me reste partout en moi.  Et en même temps, je concentre mon esprit sur l'instant, j'évacue de moi l'image du futur, je refuse d'imaginer les trente-cinq prochains jours.

Je vais plonger pour cinq semaines d'animation entre Paris, Amiens et la Bretagne. Pas un jour sans conduire un stage. Et alors ? S'étonnera-t-on... Je sais bien que cet effort reste totalement abstrait pour ceux qui ne font pas mon métier.
Du lundi au vendredi, des groupes de stagiaires qui attendent et sollicitent et forcément exigent. Un jour de la cohésion d'équipe, le lendemain de la communication, de la gestion du temps, de la résolution de conflit, du développement personnel, de la conduite du changement, de la prise de parole en public... Les trajets matin et soir. Les enfants qui attendront avides de me raconter leurs journées, les carnets à signer, les devoirs à contrôler, l'intendance, les lacets rompus, les clés perdues, la peine de coeur, le genou écorché, le volet cassé, le cauchemar nocturne.

Vivre l'instant. Et uniquement lui.
Mobiliser exclusivement les forces nécessaires au moment présent.
Ne surtout pas faire plus d'une chose à la fois. Noter et lister pour garder l'esprit libre. Ne pas oublier de respirer et de détendre tous les muscles fatigués qui n'ont nul besoin d'être contractés.
Le seul moyen de tenir sans fléchir, ni terminer sur le flanc.


Yesss !
Quand les cinq semaines auront passé, ce sera enfin le printemps et bientôt les vacances de Pâques !



Publié dans L'enchaînée

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M
Chouette, j'ai deux jours qui ont été annulés ! Deux jours de respiration, deux jours de liberté : c'est le paradis :-)
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F
Marie-Laure,<br /> Tu vas faire durant ces semaines à-venir, tout ce que tu aimes : aller vers les autres !<br /> Alors vis-le pleinement. C'est tout.<br /> Grosses bises.<br /> Françoise
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M
Oui, c'était vraiment sympa et j'étais assez fière de nous ;-) Dommage que tu aies du partir aussi vite ! Bises et à bientôt.
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M
je te fais un gros gros gros bisou !!!!<br /> c'était bien aujourd'hui...une belle journée
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